Problèmes pratiques posés
par la Maladie de la Vache Folle

Depuis quelques années est apparu le scandale des viandes de "Vaches folles".

Préambule

J'expose ici quelques reflexions personnelles sur ce sujet. Une partie du texte apporte des informations et d'autres expriment mon point de vue. Je n'attends pas que tous le partagent, mais j'invite ceux qui seraient d'un avis différent a créer leur site internet et a m'en donner l'adresse.

Précisons un peu le problème:
Certaines bêtes sont nourries par un complément de nourritures artificielles dans la composition desquelles il peut rentrer des dérivés de viandes animales et de matières grasses d'origine diverses (animale, poissons,végétale). Ce sont pour une part importante des aliments que l'animal n'aurait jamais utilisé naturellement dans ces conditions de vie habituelle. Mais il faut voir que l'homme utilise aussi pour lui même des aliments qu'il n'aurait pas trouvé naturellement et que cela ne lui est pas fatal: voir les préparations de l'industrie agro alimentaire.

Donc au début de ce problème tout le monde a considéré que la seule origine possible était la consommation de Farines animales. L'interdiction d'utilisation de ces farines fut donc décidée pour d'abord, les bovins puis ensuite d'autres catégories d'animaux et se termina par une mesure extrême: l'interdiction complète de leur utilisation.

Problèmes posés par la supression des farines animales

Ici il ne s'agira pas de savoir si cette mesure est justifiée mais de voir qu'une organisation industrielle compléte qui jusqu'alors avait pour but de valoriser des déchets doivent être changée en une industrie de DESTRUCTION. Vous imaginez bien que les techniques nécessaires soient fondamentalement différentes, que ce qui rapportait de l'argent avant en coûte aprés. Il y aussi une période transitoire de construction d'usines de destruction, pendant laquelle les carcasses d'animaux ne pouvant plus êtres traitées comme avant devront s'entasser en montagnes de viandes ou de farine de viande sur des terrains. C'est vraiment un énorme problème que de stocker des matières fermentescible (qui pourrissent en puant une horreur pour être clair) en quantités de milliers de tonnes! A tel point que l'Etat a demandé à l'Armée qu'elle permette sur ses terrains ce stockage. Faut il vraiment faire un dessin?
Certains imaginent à tort que la destruction puisse se faire sans apport d'énergie. Voire même que l'on puisse récuperer de l'energie. Tout cela est possible sur les farines animales parce qu'elles ont été préalablement déshydratées. Enfin il faut encore ajouter que l'incinération de viandes dégage des gaz toxiques qu'il faut neutraliser et que le résidu de neutralisation doit être lui même retraité avant sa mise en décharge.

En résumé les conséquences sont énormément plus importantes que celles imaginées à priori par le public non spécialiste.

Le remplacement par des protéines végétales

Je ne vais pas beaucoup développer cet aspect mais il faut savoir que les protéines d'origine végétales sont extraites de quelques plantes. Il faudrait augmenter de 30% les surfaces cultivées qui s'élèvent à 6,5Millions d'Hectares en Europe. Mais à la suite d'un accord déséquilibré entre l'Europe et les USA nous nous sommes interdits de déveloper nos cultures de protéagineux (plantes à protéines). Autrement dit nous sommes dans une situation de dépendance alimentaire pour un élémént essentiel de notre alimentation. Cela est parfaitement scandaleux. Parce que nous avons les moyens de notre auto-suffisance.
Visitez les sites La conséquence sera une augmentation proportionnelle des importations de soja américain dont plus de la moitié est transgènique. Il y a un autre gros fournisseur qui est le Brésil dont le soja n'est officiellement pas transgénique. Pour situer l'importance du problème retenez que l'Europe importe 13,35Millions de tonnes par an de soja: cela représente 60% de nos besoins en protéines.
Il y a un aspect qui pourrait être traité aussi qui est le mode d'élevage et d'alimentation de nos animaux: il est possible de changer, en revenant en arrière, nos techniques de productions mais cela pourrait faire l'objet d'un site entier: ce n'est pas l'objet de cette simple page.

Pertinence des mesures préventives

La Promotion de la VIANDE BOVINE FRANCAISE avec garantie de traçabilité et d'une alimentation sans farines animales a été la réponse des Responsables politiques et agricoles.
Malheureusement, le temps passant il est apparu que des animaux n'ayant jamais consommés ces fameuses Farine animales pouvaient aussi être atteints.
Cela remettait en cause l'hypothèse précedente sur les causes de la propagation, soulignant l'existence d'une contamination naturelle et, cela n'est pas dit, une origine sûrement plus ancienne de cette maladie. Au début la première mesure fut que la découverte d'un animal atteint entrainerait la destruction (abattage et incinération) de l'ensemble du troupeau. Avec indemnisation du propriétaire.
Cette disposition se justifait par l'incapacité de déceler la maladie chez les autres bêtes. En Angleterre il fut décidé de détruire TOUTES les bêtes nées avant la découverte de cette maladie: ce qui a representé des CENTAINES DE MILLIERS D'ANIMAUX et un désastre économique. En France une mesure de moindre ampleur fut décidée aussi.
Simultanément des recherches entreprises au niveau européen permirent d'établir quelles parties de l'animal pouvaient présenter des risques en cas de consommation humaine. Les résultats furent importants et permirent d'établir une liste de morceaux dont la consommation ne serait plus autorisée. En France cela s'apelle les MSR Matières à Risques Spécifiés. Ce qui est le plus évident pour le consommateur est la disparition des étals de certaines viandes ou des morceaux de moëlle épinière attenant aux côtes de boeuf.
Il faut bien comprendre que cette mesure, à elle seule, aurait permis que des animaux atteints puissent êtres consommés sans crainte. Evidemment vous pensez qu'il s'agit d'une provocation ce qui n'est pas le cas: si seules certaines parties sont contaminantes et qu'elles ont été retirées la conséquence première est que le reste ne présente plus de risque.

Ensuite comme on découvrit que la maladie pouvait avoir une origine naturelle il fut décidé de soumettre TOUS les animaux abattus à un test de Dépistage qui avait été mis au point entre-temps.
Cela pose davantage de problèmes que ceux imaginé à priori. En effet le test est efectué sur un animal abattu dont on doit conserver la carcasse en attente du résultat. Avant il n'y avait pas besoin d'un stockage a ce niveau, d'autant plus que les carcasses doivent être bien séparées (et identifiées bien sûr). Le test est assez couteux en lui-même et sa mise en oeuvre aussi puisqu'elle fait appel à des biologistes et des laboratoires. Il est sûr que des moyens seront trouvés pour augmenter les cadences d'analyses mais le prix restera élevé: c'est vraiment le test lui-même qui est cher.
Remarquez aussi que la mesure de destruction du troupeau entier reste en vigueur. Ce qui est choquant, à mon sens, à tous les points de vues.
Maintenant le problème a pris une ampleur européenne et les dépenses occasionnées par ces mesures prennent des proportions énormes. Une réflexion sur l'ancienneté de cette maladie montrerait qu'elle existait depuis surement longtemps et que nous avons vécu avec sans nous en rendre compte étant donné le faible nombre de cas de maladies humaine avérées.Attention, en écrivant cela je ne nie pas l'existence accrue des cas de maladies liées à la consommation d'animaux atteints eux-mêmes. Seulement je souligne que les farines animales ont été un facteur aggravant, multipliant le nombre de bêtes malades et donc la contamination humaine.
En résumé, la suppression de ces fameuses farines animales doit permettre un retour à une prévalence beaucoup plus faible des cas humains de la maladie, et longtemps passée inapperçue de tous. Autrement dit la suppresion de la vente des Matières à Risques Spécifiés aurait dû suffire et les autres mesures ne sont pas réellement nécessaires. De toute façon nous paieront tous les surcoûts qui seront entraînés par les décisions prises. Et il ne s'agira pas de petites sommes.


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